Philosophie et littérature comme psychothérapie

Les ouvrages philosophiques et littéraires sont, écrivait Karen Horney, « une source intarissable de savoir psychologique »1.

Psychanalyse, psychothérapie, littérature et philosophie renvoient à des formes différentes d’exploration de la subjectivité. Jacques Lacan apparentait l’analyse à une forme d’écriture: une « inscription » du sujet dans sa propre histoire; un récit. La dimension narrative est au coeur du processus thérapeutique.

Dans ma pratique, j’accorde beaucoup d’importance aux apports de la philosophie, de la littérature et, plus en général, des sciences humaines. Analyser philosophiquement les phénomènes aide à les appréhender avec plus de recul affectif et d’équilibre. Si les romans ne fournissent pas des théories suivies – ce n’est pas leur vocation – ils peuvent mettre à jour des mécanismes psychiques et relationnels complexes.

Ce que l’on intériorise en lisant des romans nourrit, le plus souvent sans qu’on le sache, un savoir intuitif des affects, des rapports intersubjectifs, des réactions psychologiques et des motifs qui guident l’être humain dans les multiples situations dont son existence se compose.

Ainsi, le patrimoine littéraire, philosophique et culturel dont on dispose peut réellement améliorer la qualité de la vie et, pour le praticien, son efficacité thérapeutique.

Ce sont des idées que je défends, par rapport à la littérature de jeunesse notamment, dans cet article pour la revue Raison Publique.

  1. Karen Horney (1942), Auto-analyse, Stock, 1997, pp. 32-33.